Une heure, deux heures, trois heures et, enfin, il est l’heure de manger ! Après une matinée de cours, Erin est plus que ravie d’aller se rassasier. Il faut dire qu’elle aime manger presque autant qu’elle aime inventer. C’est donc pleine d’entrain que la jeune femme descend deux à deux les marches d’escaliers pour se diriger vers la grande salle où l’attend un excellent repas.
Soudain, alors qu’elle traverse le hall avec détermination, Erin entend son prénom. Elle a à peine le temps de tourner la tête, qu’une tignasse rousse se rapproche à toute vitesse. Une seconde plus tard, son bras ne lui appartient plus et est fermement agrippé par Roxanne.
« Salut Roxanne. »
Les lèvres d’Erin s’étirent dans un sourire ; en vérité, elle aime bien Roxanne et son impulsivité légendaire. La jeune femme n’a, toutefois, à peine le temps de le penser qu’elle la fait dévier de son chemin initial. Adieu la grande salle et sa nourriture foisonnante, bonjour le soleil du parc et le ventre gargouillant.
Aux explications désorganisées de Roxanne, Erin répond avec un air faussement surpris. Roxanne, déjà collée ? Ça ne l’étonne pas tant que ça. Le fait qu’elle trouve la punition démesurée ? Tout à fait son style.
« Je pense que c’est la lune aussi, tu sais, elle était un quart vide la nuit dernière, ça a dû te porter malchance. » Erin n’y connaît rien en lune et n’y croit absolument comme en témoigne son ton gentiment moqueur. Elle reprend, d’un ton un peu plus sérieux et affectueux. « Je suis certaine que ton professeur n’a rien contre toi mais, d’abord, si tu commençais par le début dans tes explications : qu’est-ce qu’il s’est passé ? D’abord, tu m’expliques, ensuite je te remonte le moral, d’accord ? » Erin se veut logique mais aussi rassurante, elle sait Roxanne parfois un peu dramatique, elle qui pourtant, devrait être habituée aux colles mais elle la sait aussi sensible.
« On se pose là ? », lui demande Erin en désignant un coin d’herbe au soleil. A défaut de manger, autant profiter du beau temps.