Erin était concentrée. Et encore, concentrée était un faible mot pour décrire l’état dans lequel elle se trouvait. Ses cheveux étaient attachés à l’arrière de son crâne dans un chignon fait à la vite qui lui permettait d’avoir le regard dégagé. Son regard était vif et affûté et son corps rempli de tension. C’était le meilleur moment pour la faire sursauter. Certains de ses camarades s’y amusaient généralement mais, heureusement pour la jeune femme, aucun d’entre eux n’était à côté d’elle actuellement. Au contraire, elle profitait pour l’instant d’un calme salvateur. Dans ses mains, objet de toute son attention, une petite boîte carré en fer qu’elle tentait de défaire. C’était une sorte de casse-tête magique. Rien, dans la vie, ne passait plus Erin que les casse-tête si ce n’était ses propres créations. Quand elle n’avait rien en tête, ou envie de se détendre, elle usait de toutes ces neurones pour résoudre ces puzzles en trois dimensions.
Assise sur un banc dans le couloir du première étage, Erin s’offrait ce qu’elle appelait un moment de détente. Elle adorait passer du temps avec ses amis mais parfois elle avait besoin de ces instants de défis personnels qui lui permettaient de ne penser à rien d’autres qu’à ses doigts et à la constructions devant ses yeux.
Un coup à droite, un coup à gauche.
Ses yeux passaient d’un endroit à un autre et ses doigts ne cessaient de s’agiter. De loin, on aurait pu la prendre pour une folle. Non pas qu’Erin s’en souciait, elle était la première à se moquer d’elle-même comme étant complètement accro à ses casse-têtes. La jeune femme avait bien conscience que ce n’était pas une passion commune mais si elle trouvait ça dommage. Qu’y avait-il de plus amusant que challenger son esprit ?
Un coup en haut, un coup à gauche…
Victoire ! Tel le sourire qui venait d’apparaître sur le visage d’Erin. La jeune femme releva la tête ravie de son succès.
…
Qu’est-ce qu’il faisait-là lui ?
Son visage traduit ses pensées par un regard plein de suspicions. Sa bouche, par des paroles moins sympathiques.
« La sortie c’est de l’autre côté. »